
La fin de session parlementaire a viré au cauchemar pour l’environnement et l’énergie, avec l’adoption de textes législatifs qui divisent profondément. Le Parlement français a validé des mesures qui pourraient avoir des conséquences désastreuses sur la santé publique et la transition énergétique. Un véritable sprint final vers l’abîme, marqué par des débats houleux et des décisions controversées.
La loi Duplomb, présentée comme une aide aux agriculteurs, est en réalité un coup fatal à la biodiversité. Elle réintroduit des insecticides interdits comme l’acétamipride, un néonicotinoïde dont la toxicité est avérée. Les détracteurs ne mâchent pas leurs mots, dénonçant un « recul environnemental » et un « traité de soumission à l’agrochimie ». L’Anses, censée garantir notre sécurité sanitaire, voit son rôle affaibli, ouvrant la porte à des produits phytosanitaires encore plus dangereux. Un scénario alarmant où les profits de l’industrie chimique priment sur la santé de tous. La gauche a tenté de bloquer ce texte, mais la droite et l’extrême droite, avec le soutien d’une partie de la majorité, ont imposé leur vision, scellant le destin d’une agriculture toujours plus dépendante des pesticides.
Pendant ce temps, la loi Gremillet sur l’énergie, bien que moins médiatisée, n’est pas moins préoccupante. Malgré des tentatives de sabordage du développement des énergies renouvelables, notamment solaires et photovoltaïques, les sénateurs ont évité le pire, mais l’avenir reste incertain. Les débats ont révélé une volonté persistante de privilégier le nucléaire, avec la construction de 14 nouveaux réacteurs, au détriment d’une transition énergétique véritablement durable. L’objectif d’une part d’énergie décarbonée à 58% d’ici 2030 semble bien maigre face aux ambitions des pro-nucléaires. L’idée de relancer la centrale de Fessenheim, symbole d’une ère révolue, a même été envisagée, montrant l’incapacité d’une partie de la classe politique à embrasser pleinement l’avenir des énergies vertes.
Cette semaine marathon au Parlement est un sombre présage pour l’avenir de la France. Les décisions prises, sous couvert de simplification ou de soutien à certains secteurs, menacent de compromettre durablement notre environnement et notre santé. Le chemin vers une agriculture plus saine et une énergie plus propre semble encore long, entravé par des choix politiques contestables.