
La nouvelle législation sur les meublés de tourisme, souvent surnommée « loi Airbnb », semble déjà provoquer un séisme sur le marché immobilier français. Les chiffres du premier semestre 2025 sont sans appel et dessinent un tableau inquiétant pour les propriétaires de résidences secondaires. Selon Century 21, les ventes de ces biens ont chuté de plus de 20 % sur l’ensemble du territoire, un effondrement d’autant plus brutal à Paris, où les transactions ont dégringolé de 43 %.
Charles Marinakis, président de Century 21 France, pointe du doigt plusieurs facteurs de cette déroute, notamment la flambée de la fiscalité et l’impact dévastateur du texte Echaniz-Le Meur. Cette loi, promulguée en novembre 2024, est une véritable douche froide pour la location saisonnière. Elle accorde aux maires des pouvoirs étendus pour limiter les locations touristiques, allant jusqu’à l’instauration de quotas ou l’obligation de transformer un local en logement pour compenser ces locations. De plus, elle impose des diagnostics de performance énergétique drastiques et réduit considérablement les avantages fiscaux dont bénéficiaient auparavant les revenus de ces meublés.
« Les revenus disparaissent alors que les dépenses augmentent. Cela devient très compliqué de louer sa résidence secondaire sur les plateformes, or cette recette était intégrée au budget au moment de l’achat », déplore M. Marinakis. Une situation qui transforme l’investissement en résidence secondaire en un véritable piège financier pour de nombreux propriétaires. Alors que le marché de la résidence principale connaît un timide regain grâce à la baisse des taux d’intérêt, le secteur des résidences secondaires semble, lui, plonger dans une crise profonde, directement imputable à une régulation excessive et mal anticipée.