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La pétition contre la loi Duplomb, réintroduisant un pesticide interdit, a recueilli des millions de signatures. Le gouvernement semble ignorer cette mobilisation massive, persistant dans une voie dangereuse pour l'environnement et la démocratie. Un échec patent.

La loi Duplomb, controversée et imposée, se retrouve au cœur d’une tempête citoyenne, avec une pétition frôlant les deux millions de signatures. Ce rejet massif souligne un fossé grandissant entre les préoccupations écologiques et sanitaires des Français, et les décisions politiques hâtives du gouvernement. L’entêtement du pouvoir à réintroduire un pesticide interdit depuis 2018, l’acétamipride, est un affront direct à la volonté populaire et un signe alarmant de régression environnementale.

Le succès de cette pétition, bien que « historique », ne garantit malheureusement aucune abrogation. La portée du débat à l’Assemblée Nationale s’annonce limitée, simple exercice de communication sans réel pouvoir de revenir sur un texte déjà ficelé. C’est une illustration flagrante de l’impuissance citoyenne face à une machine législative sourde aux alertes. La réintroduction d’une substance décriée, présentée comme une solution miracle pour certains secteurs agricoles, est un pari risqué aux conséquences potentiellement dévastatrices pour les abeilles et la santé humaine.

L’exécutif, pris au dépourvu par l’ampleur de la mobilisation, tente de minimiser la crise, avançant des arguments flous de « science » et de « juste concurrence ». Cette rhétorique masque mal un recul écologique inacceptable. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a déjà affirmé que le texte sera « de toute façon promulgué », balayant d’un revers de main la légitimité d’une seconde délibération. Une telle position révèle un mépris inquiétant pour le processus démocratique et la voix du peuple.

L’instrumentalisation supposée de la pétition par l’extrême gauche, selon le sénateur Laurent Duplomb, n’est qu’une tentative désespérée de discréditer une mobilisation authentique. En réalité, c’est l’incapacité du gouvernement à écouter et à anticiper les préoccupations des citoyens qui est mise en lumière. La décision finale du Conseil constitutionnel est attendue comme le dernier rempart, mais l’ombre d’une promulgation forcée plane, marquant un échec cuisant de la démocratie participative face aux lobbies.