
C’est une clôture amère pour les clients de Ma French Bank. Depuis le 10 juillet, les ex-utilisateurs de la banque en ligne, filiale de La Banque Postale, peuvent enfin récupérer leurs fonds résiduels auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations. Une consolation dérisoire pour les 750 000 clients informés dès 2023 de la fin inéluctable de leur service bancaire. Malgré des incitations financières et un accompagnement promis, la réalité est plus sombre : de nombreux comptes, jugés «à encours très faibles», sont restés en souffrance jusqu’à la fermeture officielle.
La Banque Postale, dans un silence assourdissant sur les chiffres exacts, tente de minimiser l’impact, évoquant un scénario similaire à la fermeture d’ING France en 2022, où des milliers de clients avaient tout simplement disparu des radars. Une négligence alarmante qui soulève des questions sur la gestion de cette transition. L’objectif officiel ? Recentrer les investissements sur l’application principale de La Banque Postale. En clair, Ma French Bank était un fardeau, une expérience ratée dans l’arène féroce des banques digitales.
Lancée en grande pompe en 2019, Ma French Bank devait révolutionner le secteur. Mais le rêve a vite viré au cauchemar économique. Sans une gamme de produits financiers diversifiée – pas d’épargne, pas de placements – la banque en ligne n’a jamais pu rivaliser avec des géants comme Fortuneo ou BoursoBank. C’est l’aveu d’un échec cuisant, d’une ambition démesurée confrontée à une réalité implacable : l’incapacité à générer une rentabilité viable. Les clients, eux, ont 30 ans pour réclamer leurs fonds via Ciclade ou un formulaire en ligne, une maigre consolation pour une aventure bancaire qui s’achève sur un goût d’inachevé et de déception.