
Emmanuel Macron a récemment déclaré que les importations d’énergie russe par l’Union européenne étaient « assez marginales », une affirmation qui ne manque pas de faire grincer des dents. Lors d’une interview sur CBS, le président français a osé contredire directement les appels pressants de Donald Trump à réduire cette dépendance, si l’Europe espère voir les États-Unis intensifier la pression sur Moscou. Cette divergence de vues souligne un fossé inquiétant au sein de l’alliance occidentale face à l’agression russe.
Le chef de l’État a tenté de rassurer en affirmant que cette dépendance n’était « pas un facteur clé aujourd’hui », citant une réduction de « plus de 80 % » de la consommation de pétrole et de gaz russes. Pourtant, la réalité sur le terrain semble bien plus complexe. Pendant que l’UE dans son ensemble a certes réduit ses importations depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, certains États membres restent désespérément dépendants. La Slovaquie et la Hongrie, par exemple, refusent catégoriquement de cesser leurs importations tant que des alternatives viables ne sont pas trouvées.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en juin 2025, la Hongrie a dépensé 356 millions d’euros en combustibles fossiles russes, dont 165 millions en pétrole, tandis que la Slovaquie a importé près de 178 millions d’euros de pétrole russe le même mois. Ces montants, loin d’être négligeables, alimentent directement la machine de guerre de Vladimir Poutine, soulevant de sérieuses questions sur l’efficacité réelle des sanctions et la cohésion européenne. Pendant ce temps, la Russie, loin d’être isolée, a habilement redirigé ses ventes vers l’Inde, la Chine et la Turquie, transformant ainsi les sanctions en un simple jeu de chaises musicales économiques.
Quand il est question de nouvelles sanctions, Emmanuel Macron se retranche derrière un « cela ne dépend pas seulement de moi ». Une réponse qui sonne creux et révèle la frustration face à une Europe divisée et un manque criant de volonté politique unifiée pour étrangler financièrement l’agresseur russe. Cette situation critique met en lumière les défaillances de la stratégie européenne et la dangereuse complaisance de certains leaders face à une menace qui, selon d’autres, est existentielle.








