
La visite d’État d’Emmanuel Macron à Londres, qualifiée « d’historique » par Downing Street, semble n’être qu’une tentative désespérée de réchauffer des relations bilatérales glaciales post-Brexit. Malgré le grandiloquent discours du président français devant le Parlement britannique, la réalité des défis, notamment l’épineuse question migratoire, menace de réduire à néant toute avancée.
Soixante-cinq ans après le discours marquant du général de Gaulle, qui avait su charmer les Britanniques tout en glissant quelques messages, Macron s’est efforcé de raviver une flamme éteinte par des années de tensions. Mais son emphase sur une prétendue « nouvelle étape » dans les relations, particulièrement en matière de défense, sonne creux face à l’ampleur des désaccords persistants. Le président français a beau insister sur la nécessité d’« ouvrir de nouvelles voies de coopération respectueuses de nos intérêts réciproques », les résultats concrets se font toujours attendre.
Le véritable test se jouera sur la question de l’immigration clandestine. Alors que le Premier ministre britannique Keir Starmer est sous pression face à des chiffres record de traversées de la Manche, les promesses de Macron de « résultats tangibles » et de « décisions » restent floues. Les exigences britanniques, comme l’intervention des gendarmes français en mer ou un potentiel accord d’échange de migrants « un contre un », sont des points de friction majeurs qui pourraient bien faire capoter toute tentative de rapprochement. Cette « visite historique » risque fort de se conclure sur un bilan mitigé, loin des ambitions affichées, révélant la fragilité persistante d’une alliance mise à mal par le Brexit et des intérêts divergents.