Emmanuel-Macron-Bruno-Retailleau
Une tension inédite secoue l'Élysée : Emmanuel Macron a annulé son entretien avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, perçu comme une humiliation au sommet de l'État. Une crise politique de plus.

Une véritable crise couve au sein du gouvernement français, marquée par une animosité grandissante entre le président Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Cette discorde, que certains qualifient déjà de « cohabitension », a atteint son paroxysme lorsque le chef de l’État a brutalement annulé, à la dernière minute, un entretien crucial avec son ministre. Un camouflet qui en dit long sur l’état des relations au sommet de l’État.

L’agacement de Macron est palpable. Contesté sur son bilan par Retailleau lui-même, notamment dans une récente interview où le ministre affirmait que le « macronisme s’achèvera avec Emmanuel Macron », le président a choisi l’affront public plutôt que le dialogue. Au lieu de le recevoir, Macron a préféré charger le Premier ministre, François Bayrou, de gérer la situation, un geste perçu comme une humiliation directe pour le locataire de Beauvau.

Cette escalade intervient dans un climat politique déjà délétère. Le gouvernement, décrit comme « fragile » et le parlement « fracturé », navigue à vue. La « coalibitation » tant vantée il y a un an pour décrire le rapprochement avec la droite LR semble n’être plus qu’un lointain souvenir, remplacée par une ambiance délétère de « cohabitension ». Les critiques de Bruno Retailleau sur la politique d’Emmanuel Macron, notamment concernant l’immigration et l’Algérie, ne font qu’aggraver la situation.

Face à ces turbulences, Macron aurait demandé à son Premier ministre de « remettre de la discipline » dans ses troupes, signe d’un pouvoir affaibli et incapable de maintenir l’ordre au sein de sa propre majorité. Cette crise de leadership survient alors que la popularité de Retailleau, avec 36%, dépasse celle de Macron, à seulement 24%, une donnée qui ne fait qu’alimenter les tensions en vue des prochaines échéances électorales.