
La Grande Île plonge dans le chaos : le président Andry Rajoelina a été contraint de limoger son ministre de l’Énergie face à des manifestations violentes et meurtrières. Antananarivo, la capitale, a été le théâtre d’affrontements sanglants, coûtant la vie à au moins cinq personnes, un bilan tragique qui pourrait encore s’alourdir. Les coupures d’eau et d’électricité, devenues le quotidien insupportable des Malgaches, ont atteint un point de rupture, déclenchant une colère populaire sans précédent.
Le mouvement, initié sur les réseaux sociaux par le collectif « Gen Z Madagascar », a rapidement dégénéré en vagues de pillages et de destructions après la dispersion des manifestants par des autorités dépassées. Tandis que le président Rajoelina s’exprimait depuis un lieu non identifié, après un séjour à New York pour l’ONU, son pays s’enfonçait dans la crise. Ce n’est pas moins de cinq grandes villes, dont Antsiranana, Majunga et Antananarivo, qui se retrouvent sous couvre-feu, un signe alarmant de la dégradation sécuritaire.
Malgré le déploiement massif des forces de sécurité et l’usage de gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc, le calme est loin d’être revenu. Des pillages continuent d’être signalés en périphérie de la capitale, où les habitants, excédés, dénoncent l’inaction du gouvernement. Cette crise met en lumière la fragilité d’une nation pourtant riche en ressources naturelles, mais où près de 75 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2022, selon la Banque mondiale. Un drame social et économique qui s’aggrave, laissant présager des lendemains incertains pour Madagascar.







