
Un scandale secoue la petite commune de Lecci, en Corse-du-Sud, où le maire, Don Georges Gianni, a été lourdement sanctionné pour des faits de prise illégale d’intérêt. La justice a prononcé une condamnation de cinq mois de prison avec sursis et une amende de 5 000 euros, révélant une gestion municipale entachée par des liens familiaux douteux.
L’affaire, mise au jour grâce à des dénonciations anonymes et un signalement de la préfecture de Corse-du-Sud début 2023, dévoile un système où le maire aurait octroyé des permis de construire à des sociétés directement liées à ses fils, Matthieu et Nicolas Gianni. L’enquête, menée par la gendarmerie locale, a mis en lumière l’octroi de six permis d’aménager et d’une cinquantaine de permis de construire entre 2014 et 2022, un chiffre alarmant qui soulève des questions sur la probité des élus locaux.
Malgré la gravité des faits, Don Georges Gianni, également président du Syndicat de valorisation des déchets de la Corse (Syvadec), a opté pour une reconnaissance préalable de culpabilité. Si cette procédure a permis d’éviter un procès public potentiellement plus accablant, la sentence n’est curieusement pas assortie d’une peine d’inéligibilité. Cette décision, justifiée par le procureur par des « mesures prises par la commune pour prévenir le renouvellement des infractions », laisse un goût amer et pose la question de l’efficacité réelle des sanctions face à ce type de délit.
Ce jugement met en lumière les dérives potentielles de la vie politique locale, où les intérêts personnels peuvent malheureusement primer sur l’intérêt général. La Corse, et plus particulièrement Lecci, se retrouve une fois de plus confrontée aux ombres qui planent sur certaines pratiques. Une condamnation qui, bien que symbolique dans sa peine de prison, rappelle l’urgence d’une transparence accrue et d’une éthique irréprochable dans l’exercice des mandats électifs.






