
Un rapport accablant de la Cour des comptes, dévoilé ce vendredi 3 octobre, met en lumière le **chaos** et l’**obsolescence** du système français de reconnaissance des maladies professionnelles. Malgré un siècle d’existence, cette législation censée protéger les travailleurs s’avère être un véritable **labyrinthe administratif**, laissant d’innombrables victimes sans reconnaissance ni indemnisation adéquate. La complexité des procédures et la méconnaissance générale des droits contribuent à un **phénomène de sous-déclaration massif**, reléguant un enjeu de santé publique crucial dans l’ombre du débat public.
Instauré en 1919, le dispositif repose principalement sur des « tableaux » listant des affections spécifiques et des conditions d’exposition rigides. Si cette approche offre une présomption de causalité pour certaines pathologies, elle exclut de fait de nombreuses maladies liées au travail qui n’y figurent pas. Malgré l’ajout d’une procédure complémentaire en 1993, permettant à des comités régionaux d’examiner les cas hors tableaux, le système reste un **frein majeur** à l’accès aux droits des travailleurs. Les critères restrictifs et les listes de travaux souvent obsolètes contraignent un grand nombre de victimes à des parcours du combattant, quand elles ne sont pas purement et simplement découragées.
La Cour des comptes dénonce sans détour l’**inefficacité** d’un mécanisme qui, en 2023, a reconnu plus de 85 000 maladies professionnelles, majoritairement des troubles musculo-squelettiques, mais qui demeure **largement sous-estimé** face à la réalité du terrain. Cette sous-reconnaissance a des conséquences désastreuses, reportant une charge financière considérable sur la branche maladie de la sécurité sociale, déjà en difficulté. Il est urgent de simplifier et de dématérialiser les démarches, ainsi que d’actualiser les tableaux pour que le système, enfin, remplisse sa mission première : protéger les travailleurs et non les abandonner.






