
Le Mali sombre à nouveau dans le chaos, une issue que d’aucuns qualifiaient de « gâchis prévisible » après le retrait des forces françaises. Dix ans après l’opération Serval, qui avait vu François Hollande célébré en héros pour avoir repoussé les djihadistes menaçant Bamako, le pays se retrouve à la case départ, voire pire.
En 2013, la France intervenait pour contenir l’offensive islamiste. Aujourd’hui, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à al-Qaida, ne se contente plus de menacer la capitale ; il impose un embargo sur le carburant, tentant d’asphyxier l’économie locale. L’euphorie de la « démocratie retrouvée » clamée par Hollande en 2017 n’est plus qu’un lointain souvenir face à cette nouvelle escalade.
Malgré la présence des combattants russes de Wagner, et plus récemment de l’Africacorps, censés prendre la relève après le départ français en 2022 – qui a coûté la vie à 58 soldats français –, l’incapacité à endiguer la menace djihadiste est flagrante. Les commentateurs pointent du doigt les racines plus profondes de ce désastre, notamment la destruction de la Libye de Kadhafi, qui aurait armé et libéré les groupes djihadistes dans la région, beaucoup d’armes étant d’origine française.
Ce retour à l’anarchie sanglante soulève des questions amères sur l’efficacité des interventions étrangères et les conséquences désastreuses de certaines décisions géopolitiques, plongeant le Sahel dans une instabilité persistante. Le Mali, laissé à son sort après des décennies de présence et d’interventions, semble aujourd’hui plus vulnérable que jamais.






