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Le management français est jugé médiocre et en retard, impactant l'emploi et le bien-être des salariés. L'État envisage des mesures drastiques.

Une mission d’enquête européenne révèle un constat accablant : le management à la française serait désespérément médiocre et en retard sur nos voisins. Cette défaillance ne se limite pas à la simple qualité de vie au travail ; elle impacte directement les politiques sociales, se manifestant par des taux d’emploi décevants, une explosion des arrêts maladie et un désengagement généralisé des salariés. Face à ce désastre, l’intervention de la puissance publique est désormais envisagée pour tenter de redresser la barre, une perspective qui soulève bien des interrogations.

Les hauts fonctionnaires de l’IGAS, à l’origine de ce rapport alarmant, soulignent un paradoxe : malgré une réglementation abondante, le management français reste inefficace. Leurs propositions sont radicales : modifier des dispositions législatives pour infléchir les pratiques, inscrire le management dans le dialogue social obligatoire sur la qualité de vie et étendre les pouvoirs du Comité Social et Économique (CSE) en matière d’organisation du travail. Autant de mesures qui sonnent comme une ingérence sans précédent de l’État dans le fonctionnement des entreprises.

Certes, le management toxique est une réalité déplorable, aux conséquences dévastatrices pour les victimes et la collectivité. Cependant, faut-il pour autant que l’État s’immisce au-delà de la pénalisation des pratiques déviantes déjà en place ? La question est légitime. Cette tentative de « sauver » le management français par la loi risque fort de se traduire par une bureaucratisation accrue et une entrave supplémentaire à la liberté d’entreprendre, sans garantie de résultats concrets. Une approche qui semble plus relever de la panique législative que d’une véritable solution aux maux profonds du monde du travail français.