
Dans le tumulte des manifestations parisiennes, un constat amer s’impose : la population est à bout. Les pancartes brandies ne sont pas de simples bouts de carton, mais le reflet d’une exaspération profonde face à un système perçu comme injuste et méprisant. « Ceux qui vivent dans leur bulle de privilégiés… », assène Cathie, 52 ans, résumant le sentiment général d’un gouvernement qui, loin de lutter contre la pauvreté, s’attaque aux pauvres.
L’illusion du « plan grande pauvreté » de Macron s’est effondrée, laissant place à une stigmatisation accrue des allocataires du RSA, contraints à des heures d’activité inutiles. Une humiliation qui ne mène nulle part, si ce n’est à la précarisation. Quentin, développeur au chômage, pointe du doigt l’incohérence criante : des services publics étranglés tandis que des cadeaux fiscaux astronomiques sont offerts aux entreprises, sans le moindre contrôle. Des sommes colossales, comme les 275 millions d’aides publiques à LVMH en 2023, s’envolent vers des géants aux bénéfices indécents, tandis que les citoyens sont pressurisés.
Sylvie, documentaliste au chômage et âgée de 61 ans, incarne le désespoir teinté d’amertume : « Epouser un milliardaire, je ne vois plus que ça comme solution ! » plaisante-t-elle, révélant la détresse face à une retraite repoussée à 67 ans après quarante ans de carrière. C’est un cri pour une démocratie citoyenne, une voix ignorée dans la rue. Olivier et Elsa, professeurs, dénoncent une dégradation constante de l’éducation, des salaires misérables et l’injustice fiscale qui épargne les plus riches. Ils se sentent « usés », et leurs élèves désabusés face à un système qui multiplie les inégalités.
Baptiste, de l’Office français de la biodiversité, déplore la mainmise qui « affame le service public ». Le turn-over incessant et le manque de budgets sapent l’efficacité des missions essentielles. Enfin, Savannah, jeune diplômée en journalisme, exprime un déni de démocratie flagrant : malgré la mobilisation citoyenne contre la réforme des retraites et les remaniements successifs, le gouvernement persiste dans sa politique, faisant fi de la volonté populaire. Un tableau sombre et accablant d’une nation à la dérive.