protest-street-France-1
La journée d'action intersyndicale du 18 septembre révèle une mobilisation décevante, loin de paralyser le pays, malgré les appels en ligne. Un échec patent des syndicats.

Malgré les tentatives de l’intersyndicale de raviver la flamme contestataire, la journée d’action du 18 septembre a une fois de plus exposé la difficulté des syndicats à mobiliser massivement. Les chiffres, bien que sujets à débat – 500 000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur, le double selon la CGT – restent loin des espoirs d’une véritable paralysie du pays.

Cette journée, calquée sur le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre né sur les réseaux sociaux, n’a pas réussi à transformer l’essai. Malgré une certaine effervescence en ligne, le transfert vers la rue s’est avéré décevant. L’intersyndicale, pourtant, avait avancé son calendrier, espérant capitaliser sur l’agitation numérique. Un pari perdu, qui souligne la déconnexion persistante entre les appels traditionnels à la grève et la capacité réelle à rassembler.

Le soi-disant « succès » de l’appel à bloquer tout le 10 septembre, brandi par certains, ne masque pas la réalité : la France n’a pas été bloquée. La présence policière massive a, certes, contenu les ardeurs, mais l’absence d’une mobilisation populaire de grande ampleur est incontestable. Comparer cette action aux « gilets jaunes » est une illusion dangereuse, masquant l’incapacité actuelle à générer un mouvement de fond capable de peser réellement.

En somme, cette série de mobilisations, malgré des efforts louables, n’a fait que confirmer la fragilité du mouvement social face à un gouvernement déterminé. L’intersyndicale se retrouve, une fois de plus, face à ses limites, peinant à concrétiser un véritable rapport de force. Les syndicats devront revoir leur stratégie pour espérer peser davantage à l’avenir, car l’heure est au constat d’échec.