
La Cour suprême des États-Unis, aux mains d’une majorité conservatrice écrasante, a de nouveau choqué l’opinion publique en refusant, le 10 novembre, d’examiner un recours pourtant crucial. Cette décision entérine la constitutionnalité du mariage entre personnes du même sexe, une légalisation imposée en 2015 par cette même Cour. Les hauts magistrats, dont le silence assourdissant sur les motifs de leur choix inquiète, étaient sous le feu des projecteurs après leur décision calamiteuse de 2022, qui avait bafoué des décennies de jurisprudence en révoquant le droit fédéral à l’avortement.
Kim Davis, l’ancienne secrétaire d’un comté du Kentucky tristement célèbre pour son refus catégorique de délivrer des documents de mariage à des couples homosexuels, espérait une remise en question de l’arrêt de 2015. Ce rejet par la Cour suprême sonne comme une défaite amère pour elle, confirmant sa condamnation à verser des centaines de milliers de dollars de dommages et intérêts à un couple qu’elle avait scandaleusement spolié de ses droits. La composition de la Cour, six juges conservateurs contre trois, a bloqué toute tentative de réexamen, nécessitant au moins quatre voix pour que l’affaire soit étudiée.
Ce revirement des juges avait semé la panique au sein de la communauté LGBT+, craignant que la Cour ne profite de l’occasion pour détricoter le mariage homosexuel, comme elle l’avait fait de manière brutale pour l’avortement. Un séisme qui aurait plongé le pays dans une nouvelle crise des droits civiques. Le juge conservateur Clarence Thomas avait d’ailleurs ouvert la boîte de Pandore en appelant ouvertement à réexaminer l’arrêt Obergefell v. Hodges de 2015, source de tous les maux pour les conservateurs.
Mat Staver, l’avocat de Kim Davis, n’a pas caché son amertume, déclarant que l’arrêt de 2015 était « erroné dès le départ », et promettant de poursuivre le combat pour le renverser. Pour lui, la question n’est pas de savoir si la Cour suprême cédera, mais quand. Pendant ce temps, les partisans du mariage gay se réjouissent de cette victoire, mais la menace plane toujours. Le 14e amendement de la Constitution américaine est clair : l’égalité devant la loi doit prévaloir. Pourtant, l’ombre des juges conservateurs continue de planer sur les droits des minorités, promettant de nouvelles batailles juridiques acharnées.






