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Une campagne de sensibilisation à la propreté des plages marseillaises, détournant des punchlines de rap, tourne au scandale. Accusée de sexisme et de véhiculer des clichés négatifs, l'initiative est un désastre de communication.

Une initiative visant à sensibiliser à la propreté des plages marseillaises, orchestrée par le studio de graphisme Parade, se transforme en véritable fiasco de communication. Ce qui devait être une campagne ingénieuse, détournant des punchlines de rap local pour prôner le ramassage des déchets, a rapidement dégénéré en un tourbillon de controverses et de condamnations publiques.

Anatole Royer, le fondateur de Parade, pensait révolutionner la communication municipale en utilisant l’argot du rap pour interpeller les Marseillais. Des slogans tels que « Oh cousine, tu clean ou je t’explose ? » ou « Ça prend ton Audi, ça prend ta gadji, ça prend ta CB, ça prend le reste de ton déjeuner » ont fleuri sur les affiches. L’idée était de dénoncer la saleté des plages, un problème persistant malgré les efforts de la ville. Malheureusement, la naïveté ou l’aveuglement du studio face aux sensibilités actuelles ont conduit à un torrent de critiques.

Les réactions, initialement positives sur les réseaux sociaux, ont vite été éclipsées par la fureur des associations féministes. La punchline d’IAM, « Oh cousine, tu clean ou je t’explose ? », a été perçue comme une apologie des violences faites aux femmes, un rappel insupportable de la menace constante qui pèse sur elles. Malgré les excuses du graphiste, qui affirme n’avoir jamais eu cette intention, le mal est fait. L’incident souligne un manque criant de discernement dans le choix des références culturelles, révélant une ignorance des enjeux sociétaux cruciaux.

Cerise sur le gâteau, une association de défense des animaux s’est indignée d’une version modifiée de « Bande Organisée », accusant la campagne de « colporter une image sale des cochons ». Ce qui devait être une simple initiative de sensibilisation s’est mué en un cauchemar de relations publiques, démontrant les dangers d’une communication mal calibrée et déconnectée des réalités contemporaines. L’objectif louable de propreté est désormais totalement éclipsé par la polémique, laissant un goût amer et de nombreuses leçons à tirer sur la prudence et la pertinence des messages véhiculés.