
Le Medef, censé représenter la voix des entreprises françaises, a créé la surprise en annonçant le report de son « énorme meeting » prévu à l’Accor Arena. Officiellement, cette décision vise à « apaiser le pays » en pleine crise politique. Mais derrière cette façade de vertu, les murmures se font insistants : le patronat craindrait-il un échec retentissant, incapable de mobiliser ses troupes face à un débat public focalisé sur la fiscalité des plus riches ?
Ce report, sans nouvelle date fixée, sonne comme un désaveu cinglant pour Patrick Martin et son équipe. Alors que le Medef prétendait vouloir exprimer la « colère » et l’« inquiétude » de milliers d’entrepreneurs, le constat est amer : la croissance frôle le néant et l’instabilité gouvernementale règne en maître. Dans ce climat morose, l’organisation patronale préfère battre en retraite plutôt que de risquer une affluence décevante, ce qui aurait mis en lumière sa perte d’influence croissante.
L’argument officiel d’un « moment d’extrême tension » est jugé peu convaincant par de nombreux observateurs, qui y voient plutôt un aveu de faiblesse. Le Medef, qui cherchait à relancer le débat économique et à critiquer la taxation des fortunes, semble avoir reculé devant l’ampleur de la tâche. Ce renoncement, déguisé en geste de sagesse, pose la question de la réelle capacité du patronat à défendre ses intérêts et à fédérer au-delà de ses cercles habituels.






