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La médiation de l'assurance est au bord du gouffre, submergée par un afflux record de litiges, révélant une faille profonde dans la relation assureurs-assurés.

La médiation de l’assurance est au bord du gouffre, submergée par un afflux record de litiges. Avec une hausse alarmante de 17 % des saisines, dépassant les 40 700 en un an, le système peine à contenir la vague de mécontentement des assurés. Le médiateur, Arnaud Chneiweiss, anticipe déjà un cap des 42 000 dossiers pour 2025, signe d’une situation qui ne cesse de se dégrader. Cette explosion, qualifiée de « choc de saisines considérable », révèle une profonde faille dans la relation entre assureurs et assurés.

Depuis 2019, le nombre de dossiers a été multiplié par 2,5, une progression insoutenable pour une structure déjà fragilisée. Si l’accélération des délais de traitement des réclamations visait à améliorer la situation, elle semble paradoxalement avoir ouvert les vannes d’une colère longtemps contenue. Le malaise social actuel se répercute violemment sur le secteur des assurances, les transformant en boucs émissaires d’une population exaspérée.

Malgré l’augmentation des effectifs, passés de 45 à 105 personnes en cinq ans, la médiation reste dépassée. Dix postes supplémentaires ne suffiront pas à colmater les brèches d’un système qui craque sous la pression. La masse salariale engloutit près de 70 % du budget, financé par des cotisations d’assureurs qui eux-mêmes voient leurs propres litiges augmenter. Un cercle vicieux où Axa, CNP Assurances et Aéma sont les principaux contributeurs à un gouffre financier.

Si le nombre de litiges résolus a augmenté de 43 %, atteignant 10 000 dossiers, le délai de réponse moyen de sept mois reste inacceptable pour des assurés en attente. Près de quatre dossiers sur dix reçoivent une réponse en moins de trois mois, mais cela laisse une majorité d’assurés dans une incertitude prolongée. La médiation de l’assurance, loin d’être une solution miracle, semble plutôt être le symptôme d’une crise bien plus profonde, incapable de juguler la colère croissante des Français face à leurs assureurs.