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Les mégalithes de Carnac, nouvellement inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco, suscitent des interrogations. Une décision qui interroge les véritables motivations et l'impact de ce label sur la préservation du site. [1]

Les célèbres mégalithes de Carnac, vastes alignements de menhirs en Bretagne, ont été inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Une décision qui, loin de faire l’unanimité, soulève des questions quant à l’influence des lobbys et l’interprétation de ce que représente réellement le «patrimoine universel». Alors que ces pierres dressées depuis des millénaires attirent déjà des foules massives, on peut s’interroger sur les véritables retombées de cette labellisation, au-delà d’un simple coup de projecteur.

Érigés durant plus de deux millénaires, ces monuments énigmatiques s’étendent sur un territoire immense, incluant les fameux alignements de Carnac. Leur fonction exacte reste un mystère, un vide que le classement UNESCO tente de combler par des justifications alambiquées sur la «sophistication technique» des communautés néolithiques. Une tentative de rationaliser l’inexplicable, qui masque les véritables enjeux de ce type de reconnaissance.

Le ministère de la culture, par la voix de Rachida Dati, s’est empressé de saluer cette «reconnaissance». Mais derrière les déclarations officielles, la question demeure : cette inscription est-elle une réelle protection ou simplement une consécration touristique qui pourrait, à terme, nuire à la préservation de ces sites fragiles ? Le précédent des sites sur-fréquentés à travers le monde ne manque pas d’inquiéter.

Alors que l’Unesco délibère sur des sites mémoriels de génocides ou des paysages culturels essentiels, le classement de Carnac, et d’autres comme le château de Neuschwanstein, pose la question de l’équilibre des priorités. L’organisation semble parfois plus préoccupée par l’attrait touristique que par une réelle urgence patrimoniale. Une tendance qui dévalorise le sens même de ce prestigieux label et interroge sur son rôle futur face aux défis du monde contemporain.