
La tension agricole ne faiblit pas, mais la mobilisation s’effondre partout, sauf dans le Sud-Ouest. Alors que le gouvernement appelle à une « trêve de Noël », les agriculteurs, désespérés, maintiennent leurs barrages, soulignant l’échec cuisant de la politique sanitaire. La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) continue de dévaster les élevages, exacerbant la colère d’une profession au bord du gouffre.
Huit axes routiers et autoroutiers, véritables artères économiques, restent paralysés, transformant les départs en vacances en cauchemar pour les usagers. L’A63 près de Bordeaux, l’A64 entre Toulouse et Bayonne, l’A65 entre Pau et Bordeaux et l’A75 en Lozère sont toujours coupées. Le ministère de l’Intérieur a d’ailleurs dû admettre une forte décrue des actions, passant de 110 jeudi à seulement 50 samedi. Un signe de l’épuisement des manifestants face à un gouvernement inflexible.
Malgré les appels à la résignation, la Coordination rurale de Gironde (CR33) refuse de céder. Ludovic Ducloux, coprésident de la CR33, a clairement annoncé la couleur : « On reste, peut-être jusqu’à lundi ou mardi, on ne sait pas ». Une déclaration qui sonne comme un défi face aux injonctions du gouvernement. Le barrage de l’A64 à Carbonne est entré dans son dixième jour, illustrant une détermination sans faille. Benjamin Roquebert, éleveur à Capens, résume la situation : « Le moral est toujours là. On peut tenir longtemps ». Une perspective terrifiante pour l’exécutif.
Pendant ce temps, la Coordination rurale et la Confédération paysanne dénoncent une stratégie de gestion de la dermatose entre abattages massifs et vaccination, qualifiée de chaotique. Quatre anciens ministres de l’Agriculture, dont Marc Fesneau et Julien Denormandie, ont même appelé à la division, préférant l’abattage systématique dès la détection d’un cas. Face à cette cacophonie politique, la vaccination piétine : à peine une vache sur cinq a été vaccinée dans les dix départements concernés du Sud-Ouest, prouvant l’inefficacité dramatique de l’action gouvernementale. La crise ne fait que commencer.






