
Le gouvernement s’attire les foudres des syndicats en évoquant la ‘monétisation’ de la cinquième semaine de congés payés, un acquis social majeur de l’ère Mitterrand datant de 1982. Cette proposition, présentée discrètement dans les orientations budgétaires pour 2026, est qualifiée de ‘musée des horreurs’ par Marylise Léon de la CFDT, témoignant d’une colère rarement exprimée par la centrale syndicale. L’exécutif, par la voix de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, tente de défendre cette initiative comme un ‘droit nouveau’ et non une suppression, mais la pilule a du mal à passer.
L’idée derrière cette manœuvre serait de « redonner du pouvoir d’achat » tout en « favorisant le travail », en permettant aux salariés de renoncer à des jours de repos contre une majoration de salaire, sous réserve de l’accord de l’employeur. Un mécanisme similaire existe déjà avec le rachat des jours de RTT, introduit avec les 35 heures, mais son efficacité et son impact réel demeurent flous et sujet à débat. Les syndicats dénoncent unanimement une attaque frontale contre un droit fondamental, craignant une pression implicite sur les travailleurs qui seraient contraints de sacrifier leur repos pour boucler les fins de mois. La CGT évoque même une ‘régression’ et une ‘symbolique violente’.
Cette mesure, loin d’être une solution pérenne aux problèmes de pouvoir d’achat, est perçue comme un énième coup de canif dans le modèle social français, rappelant les tentatives passées de flexibiliser à outrance le temps de travail. Plutôt que de s’attaquer aux vraies causes de la précarité et de l’inflation, le gouvernement préfère fragiliser les acquis sociaux, laissant entrevoir une période de régression plutôt que de progrès pour les salariés.