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Deux ans après l'incendie de la Montagnette, le traumatisme persiste. 1 600 hectares ravagés, une colline défigurée et le souvenir amer d'une catastrophe toujours présente.

Deux ans après l’incendie dévastateur qui a ravagé 1 600 hectares de pinède et de garrigue dans la Montagnette, près de Barbentane, le traumatisme demeure palpable. Le 14 juillet 2022, un feu parti le long du chemin de fer Fos-Avignon a plongé les 4 200 habitants dans l’horreur. La colline, autrefois vénérée, est aujourd’hui une cicatrice béante, un rappel constant de la catastrophe. Certains résidents évitent même d’y retourner, incapables d’affronter le spectacle désolant de la destruction.

Le maire, Jean-Christophe Daudet, admet que cet incendie fut sa «plus violente angoisse d’édile». Malgré ses efforts acharnés pour tirer les leçons du drame et lancer des initiatives, la nature a été violemment marquée. En 2022, un vent du sud, inhabituel pour la région, a attisé les flammes, rendant la lutte des pompiers encore plus ardue. Une cérémonie récente a rendu hommage au lieutenant Martial Morin, un pompier de la Drôme décédé des suites d’un malaise survenu pendant le sinistre. La stèle, avec sa face noire tournée vers la zone brûlée, est un symbole macabre de la perte, tandis que son côté brillant, censé représenter la résilience, peine à masquer l’ampleur des dégâts.

La «résilience», un mot souvent prononcé, semble bien maigre face à l’étendue de la dévastation. L’incendie a non seulement détruit la végétation, mais aussi ébranlé le moral d’une communauté entière. Le paysage dévasté et la mémoire des événements rappellent la vulnérabilité de ces régions face aux caprices du climat et la lenteur du processus de guérison, tant pour la nature que pour les habitants. Les efforts de reconstruction sont louables, mais le retour à la normale est un chemin long et incertain, marqué par la peur et le désespoir latent face à de futures menaces.