
Un récent cambriolage spectaculaire au Louvre, musée le plus visité au monde, a pris une tournure inattendue et choquante. L’entreprise allemande Böcker, fabricante du monte-charge utilisé par les malfaiteurs, a osé transformer ce crime en une campagne publicitaire sur les réseaux sociaux. Utilisant la photo de son engin déployé sur le lieu du délit, la marque a vanté les mérites de son « Böcker Agilo » capable de transporter « 400 kilos de trésors » à une vitesse impressionnante. Une démarche d’un cynisme sidérant qui soulève de sérieuses questions éthiques.
Alexander Böcker, le patron de l’entreprise, a tenté de justifier cette publicité controversée en affirmant avoir voulu « attirer l’attention » sur sa société. Il a concédé que l’acte était « absolument condamnable », tout en insistant sur le fait que personne n’avait été blessé. Pourtant, cette tentative de minimiser les faits et de tourner un événement grave en dérision est perçue comme un affront, particulièrement en France où le vol de neuf bijoux historiques a provoqué une onde de choc politico-médiatique et relancé le débat sur la sécurité des musées.
Le monte-charge en question, vendu il y a quelques années à un client français, aurait été dérobé lors d’une démonstration. Les cambrioleurs, loin d’être amateurs, ont pris soin de retirer le logo de la société de location et de changer la plaque d’immatriculation. Cette affaire met en lumière non seulement la faillite des systèmes de sécurité du Louvre mais aussi l’audace, voire l’impunité, des criminels. Le musée, symbole de la culture française, se retrouve ainsi exposé à la fois par ses failles sécuritaires et par une communication d’entreprise pour le moins douteuse.
Cette campagne de Böcker, surfant sur l’émotion et l’indignation générale, est un exemple flagrant de la dérive du marketing moderne, prêt à tout pour un peu de visibilité. L’image du Louvre, ternie par ce vol, est désormais associée à une publicité de mauvais goût, amplifiant le scandale et la consternation.






