
Le drame de la mort du streameur Jean Pormanove prend un tournant encore plus sombre. Alors que le gouvernement français, par la voix de la ministre du Numérique, Clara Chappaz, annonce des poursuites judiciaires contre la plateforme Kick, cette dernière réplique avec virulence. L’entreprise australienne dénonce une « récupération politicienne » indécente, accusant Paris de vouloir tirer parti d’une tragédie individuelle pour des fins électoralistes.
Dans un communiqué au ton accusateur, Kick exprime sa « déception » face à une procédure lancée « dans la presse », suggérant que la sécurité des créateurs et des clients est le cadet des soucis du gouvernement. La plateforme affirme vouloir collaborer avec les autorités, tout en soulignant l’hypocrisie de la situation : elle aurait diffusé du « contenu typique » sans jamais recevoir de demande de fermeture de la part des autorités françaises, malgré les révélations accablantes de Mediapart.
Le rappel des faits est glaçant : Jean Pormanove est décédé en direct, après un marathon de streaming de douze jours. Des scènes de violence et d’humiliation, impliquant d’autres streameurs déjà inquiétés par la justice, avaient choqué les internautes. Mais pour Kick, la responsabilité incombe aux autorités qui, selon elle, connaissaient l’existence de ces contenus « répréhensibles » sans intervenir.
Cette passe d’armes met en lumière la faillite des mécanismes de régulation et de prévention. Qui est réellement responsable de ce désastre ? La plateforme qui héberge des contenus douteux, ou un gouvernement jugé opportuniste qui n’agit qu’après le scandale ? Une chose est certaine, cette tragédie révèle les failles béantes d’un système où la course au sensationnel prime souvent sur la protection des individus, et où les **manquements flagrants** semblent être la norme.