riot-police-France
Le gouvernement se prépare à une journée de blocage national le 10 septembre, ordonnant aux forces de l'ordre d'empêcher toute paralysie des infrastructures. Une stratégie qui pourrait bien embraser la contestation.

Face à l’appel national à « Bloquer tout » le 10 septembre, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a jeté un pavé dans la mare. Un télégramme confidentiel, obtenu par Le Figaro, révèle des instructions drastiques aux préfets : tout blocage d’infrastructures essentielles sera « entravé en amont » et « débloqué dans les délais les plus brefs ». Une déclaration qui sonne comme un aveu de faiblesse face à la colère populaire grandissante.

Le gouvernement craint manifestement une réédition, voire une amplification, des mouvements passés. La liste des cibles potentielles est longue et préoccupante : gares, ports, aéroports, transports en commun, axes routiers majeurs, dépôts pétroliers, plateformes logistiques, centrales électriques et usines d’incinération. En somme, l’État s’attend à une paralysie totale et semble prêt à employer les grands moyens pour étouffer toute contestation.

Cette posture soulève des questions inquiétantes sur l’état de la démocratie sociale en France. Plutôt que de chercher à comprendre les raisons de cette exaspération, le pouvoir préfère l’approche musclée. Les forces de l’ordre, déjà sous pression, sont désormais chargées d’une mission presque impossible : être partout à la fois pour empêcher des actions « éparpillées ». Cette stratégie pourrait bien avoir l’effet inverse et cristalliser davantage la colère des citoyens.

Le précédent des « gilets jaunes » plane sur cette annonce, rappelant les tensions et les violences qui avaient émaillé ce mouvement. Le gouvernement, en adoptant une ligne aussi dure, risque de verser de l’huile sur le feu, transformant une journée de protestation en un bras de fer généralisé. L’avenir dira si cette fermeté affichée sera suffisante pour éviter le chaos ou si, au contraire, elle ne fera qu’accentuer la fracture sociale.