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Le mouvement « Bloquons tout », né sur Telegram, menace de plonger la France dans le chaos le 10 septembre. Faux profils et thèses complotistes alimentent cette mobilisation antisystème aux contours flous.

Un mouvement citoyen baptisé « Bloquons tout », né sur une boucle Telegram, menace de paralyser la France le 10 septembre. Ce mouvement, initié par Julien Marissiaux du groupe Les Essentiels, appelle à un arrêt total du pays, promettant une journée de chaos et de contestation massive. Alors que la date approche, les autorités scrutent avec inquiétude l’ampleur de cette mobilisation, ravivant les craintes d’une nouvelle crise sociale aux conséquences imprévisibles.

Le collectif Les Essentiels, d’obédience souverainiste et antisystème, propage des thèses controversées, dénonçant l’Europe et les élites. Sur les réseaux sociaux, ils n’hésitent pas à affirmer, par exemple, que les francs-maçons dirigeraient le pays avec le soutien d’Emmanuel Macron, ou à diffuser des vidéos manipulant l’image de personnalités politiques. Cette rhétorique, clairement complotiste, alimente une défiance grandissante envers les institutions et les dirigeants. La mouvance politique des Essentiels, initialement nébuleuse, s’est progressivement déplacée vers la gauche radicale, bien que le Rassemblement National se tienne à distance du mouvement.

L’appel à la mobilisation a pris une ampleur inquiétante, relayé par des milliers de faux profils et de comptes suspects sur les réseaux sociaux. Cette diffusion artificielle donne l’illusion d’un soutien massif, mais fait craindre une instrumentalisation du mouvement. Des ingérences numériques étrangères sont même évoquées, bien que l’essentiel de l’activité provienne de France. Cette situation rend difficile la lecture des véritables intentions et des forces en présence, transformant le mouvement en un véritable « grand bazar social ».

Les revendications du mouvement sont variées, allant de l’amélioration du niveau de vie des classes populaires à la démission d’Emmanuel Macron, en passant par l’instauration d’une Sixième République. Cette mobilisation, qui rappelle par son organisation horizontale le mouvement des Gilets jaunes, est née en réaction aux mesures d’austérité budgétaire annoncées par François Bayrou, notamment la suppression de deux jours fériés et le gel des retraites. La journée du 10 septembre s’annonce donc comme un moment de tension majeure, où l’on redoute que la colère citoyenne ne débouche sur des débordements et une paralysie généralisée du pays.