
Le blocage du centre de dépôt de bus devant le lycée Hélène-Boucher à Paris, mené par des lycéens et des syndicalistes, a plongé la journée du 10 septembre 2025 dans un véritable chaos. Ce mouvement, baptisé « Bloquons tout », illustre une tentative désespérée de plusieurs syndicats pour capitaliser sur une colère sociale déjà bien palpable sur les réseaux sociaux. Leur objectif : forcer un changement radical de politique. Cependant, cette stratégie de la table rase est loin de faire l’unanimité, et de nombreuses organisations de salariés préfèrent s’en dissocier, jugeant les méthodes et les revendications inadaptées.
La majorité des syndicats observe une distance prudente, se concentrant plutôt sur une mobilisation plus « consensuelle » prévue le 18 septembre. Cette division stratégique souligne l’échec à fédérer un front uni face aux politiques actuelles, laissant transparaître une réelle fragilité du mouvement social. Les nuances sont frappantes même parmi ceux qui ont choisi de rejoindre l’action du 10 septembre. Solidaires se positionne comme l’un des syndicats les plus virulents, avec une ferveur inattendue au sein de ses rangs, qualifiée d’inédite depuis « longtemps » par Murielle Guilbert, co-déléguée générale. Elle a insisté sur l’importance capitale du succès de cette journée, affirmant que la grève est l’unique levier pour instaurer un véritable rapport de force. Un échec cuisant, selon elle, lors de la réforme des retraites, qui aurait pu être « enterrée définitivement » avec une mobilisation plus ferme.
Cette fragmentation de la contestation ne fait que renforcer l’impression d’un mouvement qui peine à trouver sa cohérence, diluant ainsi son impact potentiel. Les lycéens, en première ligne de ces blocages, se retrouvent instrumentalisés dans une bataille syndicale aux multiples facettes, dont l’issue reste incertaine et potentiellement stérile.