Longtemps perçue comme une simple gêne, la myopie est en passe de devenir une véritable pandémie silencieuse, menaçant de brouiller la vision de la moitié de l’humanité d’ici 2050. Ce qui fut jadis une singularité artistique, une « poésie du flou », selon l’autrice Catherine Grive-Santini, se révèle être aujourd’hui une catastrophe sanitaire imminente, transformant notre perception du monde en un cauchemar de contours incertains.
Les projections épidémiologiques sont glaçantes : la moitié de la population mondiale serait myope dans moins de trois décennies. Pire encore, 10 % d’entre nous pourraient souffrir de myopie forte, avec des conséquences potentiellement dévastatrices sur la qualité de vie. Ce n’est plus une question de « monde en eaux troubles » imaginé par les artistes, mais une réalité brutale et inéluctable qui s’abat sur nos yeux.
Les experts, comme Dominique Brémond-Gignac, cheffe du service d’ophtalmologie de l’hôpital Necker-Enfants malades, tirent la sonnette d’alarme face à cette progression alarmante. Pourtant, malgré ces avertissements, la société semble naviguer à l’aveugle, sous-estimant la gravité de cette crise visuelle. Il est temps de délaisser la vision romancée du flou pour affronter la dureté d’une réalité médicale qui s’annonce bien plus sombre que tout ce que l’on aurait pu imaginer.
