
La discrétion n’était visiblement pas au programme pour la Cour des comptes, désormais sous le feu des critiques. La nomination de Najat Vallaud-Belkacem en tant que conseillère maître, un poste lucratif offrant entre 10 000 et 15 000 euros par mois, a déclenché une vague d’indignation. Cette « revalorisation » de l’ancienne ministre, révélée par le Canard enchaîné, alimente les soupçons de favoritisme politique et de recyclage d’anciens cadres du Parti socialiste. L’ombre d’un pacte politique entre François Bayrou et les socialistes plane, suggérant une nomination en échange d’une non-censure à l’automne. Une théorie séduisante, mais l’explication pourrait être bien plus simple et tout aussi inquiétante : la mainmise de Pierre Moscovici.
Depuis sa nomination à la tête de la prestigieuse juridiction financière, Pierre Moscovici s’est entouré d’une véritable armée d’anciens socialistes, transformant la Cour des comptes en un bastion de la vieille garde. Ces recrutements, ouvertement politiques, révèlent une habileté déconcertante de la part de Moscovici pour étendre son emprise. Loin d’être un havre d’impartialité, la Cour des comptes semble devenir un confortable refuge pour des figures politiques en quête de reconversion, posant de sérieuses questions sur son indépendance et sa capacité à exercer un contrôle rigoureux des deniers publics. L’insinuation d’un échange de bons procédés entre sphères politiques souligne une dérive préoccupante, loin des idéaux d’intégrité et de transparence.