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Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, durcit le ton contre le narcotrafic avec une circulaire qui octroie aux préfets des pouvoirs accrus, notamment pour l'expulsion des familles jugées « indésirables ». Une mesure choc dont la mise en application inquiète.

Face à une vague de violences urbaines sans précédent, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a décidé de frapper fort. Une nouvelle circulaire, dont les détails glaçants ont été révélés, octroie aux préfets des pouvoirs exorbitants, notamment celui d’accélérer l’expulsion des familles jugées « indésirables ». Cette offensive, présentée comme une riposte au narcotrafic qui gangrène nos villes, soulève des questions inquiétantes sur l’avenir de nos libertés.

La mesure phare de cette circulaire, datée de ce mercredi, est l’instauration d’une « interdiction administrative de paraître » sur les points de deal. Si l’objectif affiché est d’éloigner les petites mains des trafics, y compris les mineurs souvent en déshérence, la mise en œuvre de cette interdiction s’annonce comme un véritable casse-tête pour des forces de l’ordre déjà sous pression. Comment garantir le respect de ces interdictions, et quelles en seront les conséquences pour ceux qui les braveraient ? La question reste en suspens, mais les syndicats de police s’interrogent déjà sur sa faisabilité.

Plus alarmant encore, cette circulaire renforce le pouvoir des préfets en matière d’expulsion locative. Les bailleurs sociaux et privés pourront être contraints de saisir le juge pour résilier les baux en cas d’activités délictueuses aux abords des logements. Si la lutte contre le trafic de drogue est nécessaire, cette mesure risque de précipiter des familles entières dans la précarité, sans véritable garantie que le problème ne se déplace pas simplement ailleurs. On s’interroge sur la justice de ces expulsions qui pourraient fragiliser des familles entières pour les actes d’un seul individu.

Le durcissement de cette politique, déjà amorcé avec la loi visant à contrer le narcotrafic, met en lumière une stratégie de fermeté accrue. Alors que la plateforme Pharos est renforcée pour traquer la revente de drogue en ligne, et que des prisons de haute sécurité ouvrent leurs portes, la question demeure : ces mesures suffiront-elles à endiguer un fléau qui semble toujours prendre de l’ampleur ? Ou assistons-nous, impuissants, à une escalade sécuritaire dont les effets secondaires pourraient être dévastateurs pour le tissu social ?