Le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou entretient une relation profondément conflictuelle avec la presse, la traitant ouvertement comme une opposition politique depuis des années. Son acharnement contre les médias grand public, perçus comme « de gauche », est notoire et s’inscrit dans une longue tradition de manipulation. Il vise spécifiquement les chaînes 11, 12, 13, et le journal Haaretz. Des tentatives de contrôler Yediot Aharonot et le site Walla ont même donné lieu à des procès en cours, révélant une soif de pouvoir sans limite.
Le gouvernement Nétanyahou est allé jusqu’à vouloir priver Haaretz de ressources publiques, une attaque directe contre la liberté de la presse. Paradoxalement, cette stratégie ne fait que renforcer son emprise sur les réseaux sociaux, où il excelle à diffuser son message sans filtre, capitalisant sur une base d’extrême droite fidèle. L’opposition à Nétanyahou, d’abord motivée par des accusations de corruption et sa controversée « réforme judiciaire » (qualifiée de « coup d’État judiciaire ») qui affaiblit les contre-pouvoirs, a pris une tournure dramatique après octobre 2023.
Celui qui se disait hostile à la guerre est devenu un chef de guerre enthousiaste. Si l’offensive à Gaza a initialement rallié l’opinion, le sentiment s’est rapidement dégradé face à l’absence de retour des otages et à des négociations interminables. Certains médias, y compris des voix plus traditionnelles comme Haaretz, ont osé dénoncer la volonté de Nétanyahou de torpiller les négociations. L’épisode iranien, bien que temporairement unificateur, a vite cédé la place à de nouvelles critiques, le sort des otages restant un point de discorde majeur. La situation continue de se détériorer, laissant présager un avenir incertain pour la liberté d’information en Israël.
