
Au cœur du quartier civil de New York, la Federal Plaza, abritant l’imposant immeuble fédéral Jacob K. Javits, est devenue le théâtre d’une campagne de terreur orchestrée par l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Sous l’administration Trump, une politique du chiffre agressive a transformé ce centre administratif en un véritable piège pour les immigrés, même ceux respectant la loi.
La photojournaliste Madison Swart a documenté un mois de cette réalité glaçante. Chaque jour, des dizaines de personnes sont arrêtées discrètement dans les cages d’escalier, les couloirs et les ascenseres du bâtiment de 41 étages. Ces arrestations, d’une brutalité à peine voilée, visent des individus venant simplement mettre à jour leurs dossiers administratifs ou assister à des rendez-vous de contrôle judiciaire de routine. Ironiquement, ces personnes ne sont pas considérées comme des immigrés illégaux.
Les agents de l’ICE, souvent masqués et sans identification visible, opèrent avec des listes de noms dont les critères restent mystérieux et non corrélés aux décisions judiciaires. Une fois appréhendées, ces victimes sont conduites au dixième étage de l’immeuble, transformé en un centre de détention provisoire. Là, elles peuvent être retenues pendant des jours dans des conditions précaires, avant d’être transférées vers des centres pénitentiaires sur le territoire national ou à l’étranger.
Cette intensification des arrestations, qui a augmenté de 120 % sous l’administration Trump par rapport à l’année précédente, révèle une politique de déportation massive. Des plaintes se multiplient concernant les conditions inhumaines de détention, l’accès limité à la nourriture, aux médicaments et même aux douches. Des élus et des organisations de défense des droits civiques ont tenté en vain d’accéder à ces installations, se heurtant à une opacité inquiétante de la part de l’ICE.
Cette situation alarmante met en lumière une dérive autoritaire, où des citoyens respectueux des lois sont ciblés dans le cadre d’une campagne politique impitoyable. L’objectif semble clair : instaurer la peur et atteindre des quotas d’arrestations à tout prix, transformant un processus administratif en un cauchemar pour des milliers de familles à New York.