
L’ancien président Nicolas Sarkozy a été lourdement condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans le scandale du financement libyen de sa campagne de 2007. Une décision qui ébranle la classe politique française et soulève de nombreuses interrogations sur l’État de droit. L’annonce de cette peine, assortie d’un mandat de dépôt différé et d’une exécution provisoire, signifie que l’appel de Sarkozy ne sera pas suspensif, le menant inéluctablement derrière les barreaux.
Malgré les dénégations de l’ancien chef d’État, qui clame son innocence et dénonce une «gravité extrême pour l’État de droit», la justice semble implacable. Sa déclaration, «S’ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison. Mais la tête haute, je suis innocent», résonne comme un défi face à une situation judiciaire qui s’annonce des plus complexes pour lui. Le système judiciaire, avec ce mandat de dépôt différé, offre un bref répit pour organiser son incarcération, mais ne change rien à la sentence.
Le véritable coup dur réside dans l’exécution provisoire, qui anéantit l’effet suspensif de son appel. En clair, même en faisant appel, Nicolas Sarkozy devra se préparer à une incarcération. Cette situation est d’autant plus délicate qu’à 70 ans passés, il pourrait théoriquement prétendre à une libération conditionnelle anticipée. Cependant, comme le soulignent les experts juridiques, cette possibilité dépendra d’un jugement définitif, ce qui signifie qu’un appel prolongera son attente et, potentiellement, son séjour en prison.
L’avocat pénaliste Me Julien Roelens estime que Sarkozy pourrait passer «probablement entre deux et trois ans» derrière les barreaux. Un calcul qui prend en compte les réductions de peine automatiques et les aménagements potentiels, mais qui reste incertain en fonction des futures décisions de justice. Le chemin vers une éventuelle libération semble semé d’embûches, l’appel, bien que légitime, renonçant à une possibilité immédiate d’éviter la prison. La saga judiciaire de l’ancien président est loin d’être terminée, mais la perspective d’une incarcération est désormais une sombre réalité.






