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Nicolas Sarkozy, l'ancien président français, publie un livre controversé détaillant sa détention, alors que ses condamnations s'accumulent et que des victimes dénoncent une récupération indécente de leur souffrance.

L’ancien président Nicolas Sarkozy, fraîchement libéré après une détention controversée, s’apprête à déverser son récit de souffrance dans un livre intitulé « Journal d’un prisonnier ». Une sortie qui s’annonce déjà comme un baroud d’honneur pour un homme acculé par la justice.

Condamné à cinq ans de prison ferme pour le financement libyen de sa campagne électorale, Sarkozy, libéré sous contrôle judiciaire, tente de transformer son épreuve en un événement littéraire. Son récit de 216 pages, déjà éventé, dépeint une détention sombre, dominée par le « gris » et la prière, plaidant pour son innocence face à une prétendue « injustice ». Un numéro d’équilibriste difficile, alors que les preuves de sa culpabilité s’accumulent.

Le contenu du livre révèle non seulement des détails sur sa vie derrière les barreaux – faite de « laitage, barre de céréales et quelques douceurs » – mais aussi des échanges téléphoniques surprenants, notamment avec Marine Le Pen. Il y affirme ne pas vouloir s’associer à un « front républicain » contre le Rassemblement National, dévoilant ainsi des arrière-pensées politiques persistantes.

Mais le plus choquant réside peut-être dans son traitement des familles de victimes de l’attentat du DC-10, parties civiles dans le procès libyen. Sarkozy qualifie leurs témoignages de « moments les plus émouvants » tout en se disant « affecté par la violence de certains propos » à son égard. Des familles qui se sont dites « affligées » par cette récupération de leur douleur. Une preuve de plus de l’incapacité de l’ancien chef d’État à comprendre la gravité de ses actes.

En dépit de ses multiples condamnations, dont celles dans les affaires des écoutes et Bygmalion, l’ex-président continue de clamer son innocence, préparant son appel pour mars prochain. Son livre, loin d’être un mea culpa, semble être une nouvelle tentative désespérée de réécrire l’histoire et de manipuler l’opinion publique face à une justice implacable.