
L’ex-président Nicolas Sarkozy, bien que libéré, reste englué dans les méandres d’un contrôle judiciaire humiliant, signalant une défiance persistante de la justice. Sa libération, présentée comme un soulagement après un « cauchemar » en détention, ne masque en rien l’ampleur de sa déchéance. Condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans le sulfureux dossier libyen, Sarkozy n’a échappé à la réclusion que pour se retrouver sous une surveillance drastique, un véritable camouflet pour un ancien chef d’État.
Les conditions de sa remise en liberté sont édifiantes : interdiction de quitter le territoire français et prohibition totale de tout contact avec ses co-prévenus, les dignitaires libyens impliqués, et même les dix-sept personnes liées, de près ou de loin, à l’enquête. Une telle rigueur souligne la gravité des soupçons qui pèsent toujours sur lui. Plus scandaleux encore, l’interdiction unique en son genre d’approcher le ministre de la Justice et les membres de son cabinet. Une mesure qui expose sans fard la méfiance de la cour envers sa capacité à « actionner les services de l’État », même sans fonction officielle.
Cette décision représente un désaveu cinglant pour Gérald Darmanin, dont la visite de soutien à son ancien mentor en prison apparaît rétrospectivement comme une lamentable erreur de jugement. La justice française semble déterminée à ne laisser aucune zone d’ombre persister autour des agissements de l’ancien président, quitte à dépeindre un tableau sombre de son influence et de ses réseaux. Sarkozy est libre, certes, mais l’ombre de la suspicion et d’un potentiel scandale d’État plane toujours lourdement sur son image déjà ternie.






