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La nomination de Xavier Jamet, ex-lobbyiste de la FNSEA, au cabinet de Sophie Primas, déclenche un scandale. En pleine contestation de la loi Duplomb, cette décision renforce les craintes d'une emprise des lobbys agricoles sur le gouvernement, malgré les justifications officielles.

La controverse gronde après la nomination scandaleuse de Xavier Jamet, ex-lobbyiste de la toute-puissante FNSEA, au poste de directeur de cabinet de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas. Cette décision, défendue avec un aplomb déconcertant par Mme Primas, intervient en pleine tempête autour de la très contestée loi Duplomb, ravivant les craintes d’une capture du pouvoir par les intérêts agricoles.

Malgré les assurances de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) – qui n’aurait fait « aucune remarque » hormis un « déport sur les questions agricoles » – le malaise persiste. Comment accepter qu’un homme ayant œuvré si activement pour la FNSEA puisse désormais orchestrer la communication gouvernementale ? L’argument d’une collaboration de plus de dix ans avec Sophie Primas sonne creux face à l’évidence du conflit d’intérêts.

Xavier Jamet, qui a quitté ses fonctions de directeur des affaires publiques de la FNSEA il y a seulement une semaine, se retrouve propulsé au cœur de l’exécutif. Cette ascension fulgurante nourrit les suspicions d’une mainmise croissante de l’agro-industrie sur les décisions politiques. Le moment de cette nomination est particulièrement cynique : la loi Duplomb, réintroduisant un pesticide interdit, est sous le feu des critiques, avec une pétition d’abrogation dépassant les 2 millions de signatures.

Les réactions indignées ne se sont pas fait attendre. Yoann Coulmont de Générations Futures dénonce une « atteinte à la démocratie » et une preuve supplémentaire de la volonté de la FNSEA de « créer un État dans l’État pour protéger ses intérêts envers et contre la santé publique ». Fleur Breteau de Cancer Colère renchérit, fustigeant une « emprise politique » inacceptable. Cette nomination est un affront de plus aux citoyens, confirmant l’influence corrosive des lobbys sur la politique agricole française.