
La récente dégradation de la note de la France par Fitch, passée de AA- à A+, n’a curieusement pas ébranlé les marchés boursiers. Le CAC 40 a même affiché une hausse modeste. Cette apparente indifférence masque une réalité bien plus préoccupante : les investisseurs avaient déjà anticipé ce revers. La situation financière du pays est loin d’être florissante, avec une dette publique alarmante, dépassant les 110% du PIB, et des déficits budgétaires qui s’annoncent abyssaux, projetés à plus de 5% jusqu’en 2027.
Cette dégradation est un signe avant-coureur des difficultés croissantes de la France à gérer ses finances. L’instabilité politique, marquée par la chute du gouvernement Bayrou et les incertitudes autour du budget 2026, ne fait qu’aggraver le tableau. Ces éléments, loin de rassurer, pourraient avoir des conséquences désastreuses, non pas tant pour la Bourse que pour les financements obligataires des entreprises.
La véritable menace réside dans l’augmentation inévitable des taux d’intérêt. L’écart entre les taux à 10 ans de la France et de l’Allemagne s’élargit dangereusement, atteignant désormais le niveau de l’Italie, une situation inédite et des plus inquiétantes. Cela signifie que le coût de l’emprunt va grimper pour tous, pesant lourdement sur l’économie réelle et menaçant la capacité des entreprises à investir et à se développer. Le silence boursier ne doit pas masquer la gravité de cette situation, qui pourrait bien être le prélude à des turbulences financières majeures.