
La nouvelle est tombée comme un couperet : le traditionnel concert du Nouvel An sur les Champs-Élysées est purement et simplement annulé cette année. Une décision de la Préfecture de police qui jette une ombre sur les festivités parisiennes, invoquant de prétendues « raisons de sécurité » et des « mouvements de foules imprévisibles » sur l’avenue emblématique. Alors que la Mairie de Paris s’était pliée en quatre pour proposer une édition similaire aux succès précédents, le refus catégorique des autorités préfectorales laisse un goût amer. Cette annulation, signifiée à la maire Anne Hidalgo, révèle une fois de plus les tensions et les incohérences au sommet de la capitale.
L’argumentaire de la Préfecture, évoquant une inadéquation des Champs-Élysées pour de tels rassemblements, semble bien faible face à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques que la ville a su gérer avec brio. Ian Brossat, sénateur communiste et critique acerbe, dénonce une annulation « incompréhensible » et l’absence d’explications claires de la part de la Préfecture. Tandis que la mairie mettait en avant « l’esprit bon enfant et familial » et le rayonnement international des précédents concerts, avec un million de personnes rassemblées, l’incompétence administrative semble prendre le dessus. Le manque de transparence et la décision unilatérale sèment le doute sur la capacité des autorités à gérer les grands événements populaires.
Malgré ce revers cuisant, le feu d’artifice est maintenu, avec des projections sur l’Arc de triomphe, dont une séquence inattendue évoquant un derby de football. Des séquences de concert préenregistrées seront diffusées sur France 2, tentant de colmater les brèches d’une soirée qui s’annonce déjà comme un triste ersatz. Cette situation soulève des questions fondamentales sur la vision de Paris en tant que ville festive et accueillante, minée par des décisions qui semblent plus relever de la paranoïa sécuritaire que d’une réelle volonté de célébrer. Paris, ville lumière, s’assombrit sous le poids des interdictions et des occasions manquées.






