
L’accord de Bougival, censé apporter la paix en Nouvelle-Calédonie, se transforme en un véritable fiasco. Signé le 12 juillet, ce traité « historique » par l’Élysée est désormais la cible d’un rejet virulent des militants pro-Kanaky. Les indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), qui s’étaient engagés à défendre le texte, sont aujourd’hui en pleine retraite stratégique, accablés par les critiques et les menaces à leur retour sur l’archipel.
Les négociateurs du FLNKS, dont Emmanuel Tjibaou, ont été violemment pris à partie par des militants qui exigeaient un texte non signé pour une approbation interne. Cette volte-face met en lumière la fragilité de l’accord et la profonde division qui règne au sein même du camp indépendantiste. Le document de quatorze pages, présenté comme un « compromis politique », promet aux indépendantistes un État de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française et la nationalité calédonienne.
Pendant ce temps, les loyalistes obtiennent enfin ce qu’ils réclamaient depuis longtemps : la fin des référendums sur l’autodétermination. Une victoire pour certains, mais une trahison pour d’autres, qui perçoivent ce traité comme une capitulation. Le rejet de cet accord controversé plonge l’archipel dans une incertitude alarmante, menaçant de raviver les tensions et de réduire à néant des années de négociations. L’avenir de la Nouvelle-Calédonie semble plus que jamais incertain, pris entre des promesses brisées et une colère grandissante.