
La conférence de presse du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) à Nouméa, le vendredi 18 juillet, a révélé un malaise palpable. Loin d’être triomphale, cette rencontre a mis en lumière les profondes divisions et le travail de déminage nécessaire après les négociations de Bougival. L’accord, qui vise à inscrire un futur « État de la Nouvelle-Calédonie » dans la Constitution française, est loin de faire l’unanimité.
Emmanuel Tjibaou, chef de la délégation du FLNKS et président de l’Union calédonienne (UC), a tenté de minimiser la portée du texte en insistant sur le fait qu’il ne s’agit que d’un « projet » et non d’un « accord définitif ». Une position qui contraste avec l’enthousiasme affiché à Paris et souligne les tensions sous-jacentes. Les discussions ont été « horriblement difficiles », selon Roch Wamytan, autre membre de la délégation. Cette situation met en péril la stabilité de la Nouvelle-Calédonie, déjà fragilisée par des crises économiques et des émeutes passées, causant des milliards d’euros de dégâts et de nombreux morts.
Malgré les promesses de « souveraineté partagée » et les tentatives du ministre des Outre-mer Manuel Valls pour réactiver le dialogue, l’incertitude plane sur l’avenir de l’archipel. Le texte, loin d’être gravé dans le marbre, est présenté comme « susceptible d’être amendé ». Le chemin vers une solution durable semble semé d’embûches, laissant planer le doute sur la capacité des différentes parties à trouver un terrain d’entente solide, alors que l’économie du territoire est en chute libre. Le spectre d’une instabilité persistante menace la population calédonienne, prise entre les querelles politiques et un avenir incertain.