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La Nouvelle-Calédonie s'enfonce dans l'incertitude après le rejet de l'accord sur son avenir. Manuel Valls tente désespérément de sauver un texte déjà moribond.

La Nouvelle-Calédonie est plongée dans une incertitude inquiétante après le rejet retentissant de l’accord sur son avenir par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS). Une semaine après cette décision qui a fait l’effet d’une bombe, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, est contraint de se rendre en urgence sur l’archipel. Sa mission : tenter désespérément de « convaincre autant que nécessaire » les acteurs politiques locaux, dans l’espoir illusoire de sauver un texte déjà moribond.

L’échec cuisant de l’accord de Bougival, censé garantir la stabilité du territoire, révèle une fracture profonde. Valls, qui s’accroche à l’idée qu’il n’y a « pas d’alternative crédible », semble ignorer la réalité d’un mouvement indépendantiste qui a clairement exprimé son refus. Les déclarations du ministre, qui prétend vouloir expliquer et compléter l’accord, sonnent creux face à l’intransigeance du FLNKS. Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne, a d’ailleurs martelé que le projet de Bougival est « incompatible avec les fondements et acquis de notre lutte ». Une fin de non-recevoir qui augure mal des pourparlers à venir.

Le risque est immense : si cet accord ne se met pas en œuvre, c’est l’ensemble de l’édifice politique, économique et social de la Nouvelle-Calédonie qui pourrait s’effondrer. Les souvenirs des violences de mai 2024, qui ont fait 14 morts et causé des milliards d’euros de dégâts, sont encore vifs. La situation est d’autant plus préoccupante que l’accord, pourtant présenté comme une solution, n’a visiblement pas su intégrer les revendications essentielles du peuple kanak, malgré les affirmations de Valls concernant la reconnaissance de l’identité kanak et la création d’un État calédonien. Le ministre parviendra-t-il à déjouer ce qui s’apparente à un véritable désastre diplomatique ? Le temps presse, et l’issue semble plus incertaine que jamais.