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Le prétendu rebond de l'emploi industriel en France n'est qu'une illusion masquant un déclin persistant depuis les années 70, avec des conséquences socio-économiques désastreuses.

La France, comme d’autres nations occidentales, s’enfonce depuis les années 1970 dans un lent déclin industriel. La part de l’emploi manufacturier ne cesse de chuter, et le prétendu « rebond » observé entre 2016 et 2024 n’est qu’une stagnation alarmante autour de 10 %. Cette illusion de reprise masque une réalité plus sombre : une nation qui perd son âme industrielle et son autonomie économique.

Ce désastre n’est pas uniforme. Alors que certaines régions, autrefois puissantes comme le Nord ou la Lorraine, ont été dévastées par la désindustrialisation, d’autres tentent de se réinventer. La Bretagne, les Pays de la Loire et la Normandie, présentées comme de nouvelles poches de dynamisme, cachent difficilement la fragilité de l’ensemble. Le « rebond » de l’emploi industriel, célébré avec emphase, s’est avéré tardif et incertain pour de nombreux territoires.

Même à une échelle plus fine, le tableau n’est guère réjouissant. La survie industrielle dépend désormais de quelques villes moyennes hyper-spécialisées et de métropoles isolées. Des villes comme Les Herbiers ou Vitré, souvent citées en exemple, sont des exceptions qui confirment la règle d’une désertification industrielle généralisée. L’ambition de Lyon de devenir la « ville fabricante de demain » sonne comme un vœu pieux face à l’ampleur du déclin national. Ce n’est pas un renouveau, mais une tentative désespérée de colmater les brèches d’un navire qui prend l’eau.