
L’aciériste NovAsco, autrefois vanté pour son « acier vert », sombre dans une nouvelle tourmente, laissant des centaines de salariés dans l’incertitude. Le 4 septembre 2025, une marche citoyenne désespérée a rassemblé environ 700 employés à Hagondange, en Moselle, sous une banderole amère : « NovAsco/Ascometal, l’acier décarboné qu’on veut garder ». Malgré les promesses d’une production d’acier propre, le site est en redressement judiciaire depuis le 11 août, un coup de massue pour les 760 salariés répartis sur plusieurs sites en France.
Le sentiment dominant au sein du cortège est la résignation, une atmosphère lourde qui contraste avec les mobilisations passées. Les sidérurgistes d’Hagondange, habitués aux drames, en sont à leur quatrième redressement judiciaire en onze ans, une preuve accablante de l’incapacité à maintenir cette industrie vitale. Sébastien, opérateur multizone depuis vingt et un ans, exprime l’amertume générale : « On ne comprend pas notre situation, alors qu’on produit de l’acier propre. » Les fournisseurs ont déjà commencé à récupérer leur matériel, signalant la fin inéluctable d’un chapitre industriel.
Malgré un four électrique censé cocher toutes les cases de la modernité, l’usine d’Hagondange, qui abrite le siège et le principal site de production (450 salariés), semble abandonnée à son triste sort. Les autres sites, situés à Leffrinckoucke (Nord), au Marais (près de Saint-Etienne) et à Custines (Meurthe-et-Moselle), partagent le même destin funeste. Cette marche, bien que soutenue par un large éventail politique, résonne comme un baroud d’honneur, une dernière tentative désespérée de sauver ce qui semble déjà perdu. L’avenir de l’acier décarboné en France semble plus incertain que jamais, malgré les discours officiels.