
Une série noire frappe la France : trois noyades d’enfants autistes en moins d’une semaine ont révélé une statistique effroyable. Malgré leur attirance pour l’eau, les jeunes atteints de troubles du spectre de l’autisme (TSA) font face à un risque de noyade 160 fois supérieur à celui de leurs pairs neurotypiques. Ce constat alarmant, déjà mis en lumière par une étude américaine de 2017, souligne une crise sanitaire ignorée.
Les décès récents, survenus dans le Val-de-Marne, à Bobigny et en Seine-et-Marne, impliquent des enfants ayant échappé à la vigilance de leurs accompagnateurs. Cette répétition tragique n’est pas un hasard : l’eau exerce une fascination particulière sur de nombreux autistes, qui y cherchent un soulagement à leur anxiété accrue. Cependant, cette attirance se heurte à des difficultés intrinsèques aux TSA, rendant l’apprentissage de la natation particulièrement ardu.
Les problèmes de coordination motrice, touchant une proportion significative des personnes autistes (entre 50 et 80%), compliquent l’acquisition des mouvements nécessaires à la nage. De plus, la surstimulation sensorielle, fréquente chez les autistes, peut transformer l’environnement aquatique, avec ses bruits et odeurs, en une source de perturbation intense. Les difficultés de compréhension des consignes et la gestion des émotions s’ajoutent à ce tableau déjà sombre, rendant l’autonomie dans l’eau d’autant plus dangereuse.
Face à cette réalité glaçante, l’urgence de l’apprentissage de la natation pour les enfants autistes est soulignée, mais les mesures adaptées restent désespérément insuffisantes. Les familles et les accompagnants se retrouvent confrontés à un défi colossal, où la vie de ces enfants est en jeu.