
Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a lancé une sombre mise en garde contre la « méthode du bras de fer » avec l’Algérie, quelques jours après la décision controversée de l’Assemblée nationale. Cette résolution, portée par le Rassemblement national, visait à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968, plongeant les relations bilatérales dans une crise profonde aux conséquences désastreuses.
Nuñez a fustigé ceux qui promettent des solutions brutales, affirmant qu’ils se « trompent » et que cette approche « ne marche pas ». Pire encore, il déplore les conditions du vote, soulignant que cette stratégie a conduit à une rupture totale des canaux de communication avec Alger. Une preuve irréfutable de l’échec d’une politique rigide et déconnectée des réalités diplomatiques.
Le gel des relations a des répercussions immédiates et alarmantes, notamment sur la coopération migratoire. L’Algérie, en réaction, refuse désormais de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière depuis le printemps dernier. Les chiffres sont sans appel : seulement 500 éloignements forcés vers l’Algérie ont eu lieu cette année, contre 1 400 l’an dernier. Cette paralysie se traduit par des centres de rétention administrative « occupés à plein », dont 40 % des places sont occupées par des ressortissants algériens, exacerbant une situation déjà tendue sur le territoire français.
Les efforts discrets pour renouer le dialogue, amorcés après le départ d’un précédent ministre de l’Intérieur partisan d’une ligne dure, ont été brutalement anéantis par cette résolution. L’accord de 1968, qui offre un régime d’immigration favorable aux Algériens, est la cible de la droite et de l’extrême droite. Cependant, la tentative de le « dénoncer » a provoqué un choc diplomatique qui compromet sérieusement toute chance de coopération future. La France semble s’enfoncer dans une impasse, sans stratégie claire pour gérer une crise migratoire et sécuritaire grandissante.






