
La trêve commerciale initialement imposée par Donald Trump, sous la contrainte des marchés financiers, semble avoir eu un effet pervers sur Wall Street. Trois mois après l’annonce de cette accalmie, les mêmes marchés, loin de toute prudence, s’enfoncent dans une validation aveugle des politiques de la Maison Blanche. L’indice S&P 500, malgré un léger recul le 7 juillet, a atteint un niveau record, ignorant les signaux d’alarme économiques.
Cette euphorie boursière est alimentée par l’adoption du controversé « One Big Beautiful Bill » (OBBB). Ce projet de loi budgétaire pérennise les baisses d’impôts de 2017, une mesure populiste qui exonère les pourboires et promet une réduction des dépenses d’assurance santé. En apparence, ces décisions devraient stimuler la consommation et les bénéfices des entreprises américaines, mais elles masquent une réalité bien plus sombre.
Ce raisonnement, conçu pour détourner l’attention du public, occulte l’impact dévastateur sur le déficit budgétaire des États-Unis. Déjà supérieur à 6 % du PIB, ce déficit est destiné à se creuser davantage dès 2026, menaçant la stabilité économique à long terme. Cette apparente aubaine pour les cours des actions n’est qu’un pansement sur une hémorragie, créant une bulle spéculative dont l’éclatement pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’économie mondiale.