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Les « pauses humanitaires » annoncées par Israël pour Gaza sont un maigre pansement sur une hémorragie. L'ONU dénonce une famine grandissante et l'échec des initiatives d'aide militarisées.

L’ONU se prépare à exploiter des « pauses humanitaires » en Gaza, un geste qu’Israël a fini par concéder, mais la situation reste désespérée. Benyamin Nétanyahou proclame que l’ONU n’a « plus d’excuses » alors qu’Israël prétend faciliter l’aide, un discours qui peine à convaincre face à la réalité macabre sur le terrain. Volker Türk, Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a rappelé que l’État occupant est contraint de garantir un ravitaillement suffisant pour la population affamée.

« Des enfants meurent de faim sous nos yeux. Gaza est un paysage dystopique marqué par des attaques meurtrières et une destruction totale », a-t-il déclaré, dénonçant avec virulence la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Cet organisme privé, étrangement soutenu par les États-Unis et Israël, a commencé ses distributions fin mai, précisément quand les efforts de l’ONU étaient mis à l’arrêt.

M. Türk a fustigé les « lieux de distribution chaotiques et militarisés » de la GHF, qui « échouent complètement à fournir l’aide humanitaire à l’échelle et dans les proportions nécessaires ». Pire encore, l’ONU estime que les forces israéliennes ont abattu plus de 1 000 Palestiniens cherchant désespérément de la nourriture depuis le lancement des opérations de la GHF, la majorité près de leurs sites de distribution. Un rapport alarmant de l’OCHA avait déjà prévenu des conditions « catastrophiques et se dégradant rapidement » à Gaza. Le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a martelé que la famine à Gaza « doit cesser maintenant ».