OpenAI-government-contract
OpenAI, déjà liée au Pentagone par un contrat de 200 millions de dollars, offre ChatGPT Entreprise à l'administration américaine pour un dollar symbolique. Une manœuvre controversée qui soulève des questions sur les véritables intentions de la société et sa quête de pouvoir.

OpenAI, la société derrière ChatGPT, a une fois de plus fait parler d’elle en annonçant un accord controversé avec l’administration américaine. Après un contrat de 200 millions de dollars signé en juin avec le Pentagone pour des outils militaires de pointe, l’entreprise californienne met désormais son offre ChatGPT Entreprise à disposition de l’ensemble de la branche exécutive fédérale pour un coût quasi-nul : un dollar symbolique pour toute l’année à venir. Cette initiative, présentée comme un moyen de réduire la « paperasse » et d’améliorer le service public, soulève de sérieuses questions sur les véritables motivations de cette entreprise à but non lucratif autoproclamée.

Le programme « OpenAI for Government » s’inscrit dans un effort flagrant de l’entreprise pour renforcer ses liens avec le gouvernement de Donald Trump, dont elle courtise activement l’administration. Il est choquant de voir OpenAI, qui avait initialement des principes stricts contre les contrats de défense, ajuster sa position pour s’aligner sur les ambitions militaires américaines. Sam Altman, le patron et cofondateur, n’hésite plus à prôner un « exceptionnalisme américain », se disant même « orphelin politique » après avoir été longtemps démocrate. Cette volte-face idéologique semble opportuniste, coïncidant avec les énormes flux de capitaux et une valorisation qui pourrait atteindre 500 milliards de dollars.

Alors que l’entreprise continue de lever des fonds colossaux – 40 milliards de dollars en mars et des discussions pour atteindre 500 milliards de dollars de valorisation – elle prétend œuvrer pour un « monde qui se construit sur une base technologique d’IA ouverte, créée aux États-Unis, fondée sur des valeurs démocratiques, accessible gratuitement à tous et au service du plus grand nombre ». Pourtant, l’opacité de ses partenariats avec le gouvernement et ses ambitions financières démesurées contrastent fortement avec ce discours altruiste. Cette incursion massive dans la sphère gouvernementale et militaire, combinée à une quête incessante de valorisation, jette une ombre sur les prétendues intentions d’OpenAI de servir le bien commun. Le risque d’une mainmise de l’IA sur des secteurs clés de l’État, sous le voile d’une offre « gratuite », est plus que jamais préoccupant.