
Le géant français des télécoms, Orange, plonge dans une nouvelle acquisition jugée hasardeuse. Vendredi 31 octobre, l’entreprise a annoncé le lancement du processus de rachat de l’opérateur espagnol MasOrange, une opération colossale de 4,25 milliards d’euros en numéraire. Une décision qui suscite déjà des interrogations quant à sa pertinence et ses réelles retombées pour le groupe.
MasOrange, né du mariage forcé entre Orange et son ancien rival Masmovil en 2022, est devenu le numéro un en Espagne par le nombre de clients. Cependant, cette position dominante n’a pas été sans heurts. Les autorités de la concurrence à Bruxelles avaient d’ailleurs montré des signes de réticence, n’accordant leur feu vert qu’en février 2024 et seulement après qu’Orange ait été contraint de céder une partie de son réseau mobile à son concurrent Digi. Une preuve, s’il en fallait, que l’intégration de MasOrange n’est pas un chemin pavé d’or.
Alors que des rumeurs persistantes d’une offre plus élevée, avoisinant les 4,8 milliards d’euros, avaient été démenties mi-octobre, Orange s’entête dans cette voie. Le groupe prévoit la signature d’un « accord engageant » avec le fonds d’investissement Lorca avant la fin 2025, avec une finalisation du rachat prévue pour le premier semestre 2026. Orange affirme vouloir « confirmer son engagement industriel à long terme en Espagne », mais beaucoup y voient un pari audacieux dans un marché déjà tendu. Les investisseurs devront scruter attentivement les conséquences d’une telle manœuvre, qui pourrait bien se révéler être un gouffre financier plutôt qu’une réussite éclatante.






