
Sean Combs, alias P. Diddy, le rappeur autrefois intouchable, a finalement été condamné à plus de quatre ans de prison par le tribunal pénal de Manhattan. Cette décision, rendue publique le 3 octobre, marque une étape sombre pour l’ancienne figure de proue du hip-hop, qui a vu son empire s’effondrer sous le poids d’accusations de violences sexuelles. Le juge Arun Subramanian n’a pas mâché ses mots, soulignant les « infractions graves qui ont causé un tort irréparable à deux femmes » et dont les conséquences perdurent.
Malgré ses excuses tardives et un plaidoyer où il a qualifié son comportement de « répugnant, honteux et maladif », attribuant ses actes à une addiction aux drogues et à une perte de contrôle, la justice s’est montrée inflexible. La procureure Christy Slavik a d’ailleurs balayé ces remords, les qualifiant de « stratégie de procès » et insistant sur la nécessité de rendre justice aux « victimes dont la vie a été brisée ». Les tentatives de sa famille pour obtenir la clémence n’ont eu qu’un impact limité sur la sentence.
P. Diddy avait été reconnu coupable le 2 juillet de transport de personnes à des fins de prostitution, évitant de justesse les accusations de trafic sexuel et d’association de malfaiteurs qui auraient pu lui valoir la prison à perpétuité. Néanmoins, les 50 mois de prison infligés, assortis d’une amende de 500 000 dollars, constituent une peine significative pour celui qui encourait jusqu’à vingt ans. Le juge a clairement indiqué ne pas être « certain qu’en cas de libération, ces crimes ne seront pas commis à nouveau », justifiant ainsi la sévérité de la sentence.
Les témoignages accablants de ses victimes, notamment la chanteuse Cassie (Casandra Ventura) et une autre femme sous le pseudonyme de « Jane », ont joué un rôle crucial. Cassie a décrit des années d’abus physiques, sexuels et émotionnels, ainsi que des tentatives de chantage. Elle a exprimé ses craintes de représailles, allant jusqu’à déménager pour sa sécurité. Cette affaire met en lumière les côtés sombres d’une industrie où le pouvoir et l’argent ont trop longtemps permis l’impunité, mais cette fois, la justice semble avoir prévalu. La chute de P. Diddy envoie un signal fort.






